A quoi sert l'imagination créatrice ?

Prendre conscience de la puissance du potentiel de l’imagination créatrice permet de franchir des étapes clefs ! Nous avons le pouvoir d’assouplir notre subjectivité, celle avec laquelle nous regardons le monde. Et dans cet article, vous découvrirez quelques pistes pour y parvenir.

Les images agissent à travers nous

Selon Henri Corbin (1903-1978), philosophe orientaliste, les images agissent à travers nous. En effet, l’imagination créatrice produit des images agentes dans un espace propre à chacun.

Les choses deviennent fascinantes, lorsque l’on utilise notre imagination pour transformer des souvenirs douloureux. Il suffit parfois simplement de « jouer » avec les images créées par l’imaginaire. C’est comme si une part de nous s’emparait d’une image et la transformait. Nous n’avons alors pas forcément besoin d’exprimer, de décrire un souvenir douloureux, ni de chercher à expliquer les tenants et les aboutissants de notre propre histoire.

Henri Corbin utilise le concept d’imaginal pour qualifier cet espace dans lequel se développent les images. Et les métaphores sont un formidable carburant pour entrer dans cet imaginal !

L’expérience de Josée : un exemple de l’imagination créatrice

Lors d’une séance, Josée évoque une situation inconfortable récurrente avec une de ses clientes. Elle imagine leurs rapports comme un jeu entre deux chiens : un labrador et un rottweiler. Dans la scène qu’elle se représente, le Rottweiler cherche à prendre le dessus sur le Labrador. Je lui propose alors d’entrer dans une expérience.

Josée ferme les yeux et visualise une scène pendant laquelle les deux chiens entre en confrontation. En fait, ils jouent avec une balle. Au départ, sa cliente était incarnée par le Rottweiler et elle-même par le labrador. Puis, peu à peu, Josée se détache du Labrador. Il est intéressant de noter que la représentation négative du Rottweiler a évolué au cours de l’expérience. Au départ, le Rottweiler avait un caractère très violent, qui peu à peu s’est transformé en indifférence. En effet, au bout d’un moment, le Rottweiler se lasse, puis se désintéresse du jeu. Il se couche, puis quitte la scène sans violence. Josée continue alors à jouer avec le labrador, elle se promène avec lui. Enfin, Josée préfère le laisser s’en aller à son tour.

A sa sortie de l’expérience, Josée a ressenti comme un grand détachement, c’est le mot qui lui est venu.

Le travail se fait tout seul !

Une part inconsciente de Josée a fait son chemin. Peut-être s’est-elle même parfois glissée dans la peau du Rottweiler… Allez savoir ! A la sortie d’une expérience de ce type, il ne s’agit pas d’interpréter symboliquement la scène. Le travail se fait tout seul.

Dans l’imaginal, les images ont un statut particulier, elles prennent forme et réalité, elles peuvent être modifiées. Modifiées, elles influencent le réel. C’est tout le pouvoir de l’imagination créatrice. La semaine suivante, Josée n’a pas ressenti le besoin d’argumenter avec sa cliente comme elle en avait l’habitude dès qu’elle se sentait agressée.

Les 3 fonctions principales de l'énergie créatrice

  1. Potentialiser quelque chose ou créer de nouvelles combinaisons pour faire du nouveau, comme ce fût le cas pour Josée.
  2. Amener de la connaissance
  3. Amener de la compréhension

Nous aurons l’occasion d’étudier ces différentes fonctions dans de prochains articles.

La temporalité dans l’imaginal

Dans l’imaginal, le temps n’existe pas ou, pour être plus juste, l’approche du temps est subjective. Grâce à la fonction de l’imagination créatrice permettant de créer de nouvelles combinaisons, des prises de conscience soudaines apparaissent.

Ainsi, l’imagination créatrice permet de transformer un vécu lointain en apprentissage. Elle permet également de déconditionner un apprentissage inconscient peut-être devenu inutile avec le temps. Comme par exemple celui d’introduire ou d’accepter un rapport de force dans une relation !

Chaque séance est une co-construction au cours de laquelle les excursions dans l’imaginal sont nombreuses. Toute la finesse consiste à se glisser dans le monde de l’autre, dans sa subjectivité. L’idée est de transformer un apprentissage ancien, utile à un moment donné, en quelque chose de nouveau plus adapté au nouveau contexte de la personne. Et l’amener ainsi, en toute sécurité, au changement qu’il ou elle désire.

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